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Sous Vide

Qu’est-ce qui peut basculer dans le monde et, à travers lui, dans nos trajectoires individuelles? Comment aujourd'hui on peut avoir, par le biais de la technologie, le monde chez soi et inversement offrir ce qu'on a de plus intime au plus grand nombre.
Sur scène, une femme, un écran, une caméra, un univers expérimental, une conférence de ce qui raisonne dans cette femme à ce stade là du monde ou de ce qu'elle en perçoit, et le vide intérieur qu'entraine cette masse d'informations, de vies qui la traversent.
Quand le flot des images, des mots, déshumanise, où cherche-t-on notre réalité et comment revenir à l'essence des choses quand on nait "sous vide".
« Sous vide » met en scène l’isolement d’une femme dans un univers où la technologie qui l’entoure conditionne sa pensée et sa parole.
Ce spectacle, issu d’une écriture fragmentée, se veut comme un « zapping » de l’univers du personnage tel qu’il lui parvient. Ainsi, l’image projetée y est omniprésente et le personnage en est prisonnier, c’est l’image même qui constitue son huis clos. De là découlent des séquences que l’on imagine ingurgitées par le personnage (séries, informations, publicités et autres émissions diverses), de la même manière que l’on ingurgite au quotidien les programmes télévisés. Et au milieu de cette régurgitation, le personnage se livre parfois et donne à entendre son humanité.

Distribution :

Direction d'acteur : Bertrand Fournier
Ecriture et jeu : Jézabel Coguyec
Lumière : Julien Guenoux

Le Mot de l'auteur

"En écoutant la radio, en regardant la télévision un peu (pas trop), en se faisant éponge souvent, en allant voir ailleurs si on n’y est pas, surtout ça. Recevoir comme sans être là et ensuite mettre de soi, mettre ses mots à soi pour dire le monde comme ce personnage-image le reçoit, à travers sa carapace en plastique. Oublier la distinction réalité/fiction et se mettre dans la peau d’un être qui avale tout et pour qui tout peut devenir jeu. Endosser le costume de cette poupée télévisuelle, et au travers de va et vient entre l’écrit et le plateau, déverser la parole de cette solitude singulière et crever sa bulle pour en faire jaillir son intimité et ce qui la rattache encore à ses émotions enfouies."

Le Mot du Metteur en Scène

"Accompagner une jeune comédienne, un auteur. Digérer les images et nos pensées communes. Trouver le moyen de sublimer une pensée réaliste, de rendre esthétique une dramaturgie morcelée. Le théâtre contemporain et son écriture résident dans un champ de revendication. Le projet de l’instant : s’attaquer à la télévision. Prendre position, partager une contestation pour la distinction, pour refuser d’être un animal agraire face à toutes les images que l’on nous impose. Au bout du compte, rendre visibles mes interrogations et rester éveillé."

Madame, Monsieur, Enfin je sais pas, J’ai mal aux seins aujourd’hui  j’ai mes règles alors je circule pas beaucoup. Je me suis assise sur les marches d’un perron près de votre voiture. J’ai bien vu qu’il y avait pas de ticket mais j’ai eu la flemme de me relever, je me suis dit que vous alliez arriver. J’ai attendu attendu (zaï zaï zaï zaï) mais rien et j’ai commencé à avoir faim. Je suis allée m’acheter un Kit Kat au tabac du coin et quand je suis revenue, toujours votre voiture. J’ai mangé mon Kit Kat, toujours votre voiture. Alors j’ai bien été obligée de verbaliser, c’est quand même pour ça qu’on me paie. J’ai rédigé la contravention, je l’ai gardée dans ma main et je suis allée m’acheter un autre Kit Kat. Toujours votre voiture. Là j’ai bien été obligée de poser l’amende. Du coup j’ai mis une barre de Kit Kat avec pour me faire pardonner. Je sais même pas si vous aimez ça. Et puis je me suis mise à écrire cette lettre au cas où vous arriveriez. Mais vous êtes toujours pas là alors… j’espère que vous êtes pas mort au moins. Je laisse quand même le Kit Kat. S’il est encore là demain, je le donnerai à un clochard.

- 7 mai 2008 : Le gArage - Château-Gontier - 53

- 23 mai 2008 : Festival Les arts tout show - Ahuillé - 53

- 24 et 25 septembre 2009 : Théâtre municipal - Mayenne - 53

- 8 mars 2010 : Le Théâtre - Laval - 53