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Aggloméré

Il y a Lui et il y a Elle.Il y a la rencontre.

Il y a le hasard qu'on aide un peu pour se revoir.

Il y a la suite et la présence de Elle plus souvent chez Lui, de plus en plus.

Il y a que Lui et Elle deviennent un couple. Il y a que comme dans beaucoup de couples, Lui et Elle sont seuls ensemble.

Surtout Lui pour ce qui est de ce couple-ci.

« Comme tant d'autres fictions humaines, l'amour est source de récits qui deviennent notre réalité. » Nancy Huston

Distribution :

Ecriture et mise en scène : Jézabel Coguyec

Direction d'acteur : Bertrand Fournier

Mise en lumière : Julien Guenoux

Jeu : Eugénie Alquezar et Mehdi Lecourt

Le deuxième volet, "Aggloméré", s’inscrit dans la continuité de la réflexion enclenchée avec "Sous vide" sur l’emprise de l’image sur l’individu.

Ce texte met en scène la solitude d’un homme, noyé dans un univers télévisuel qui a fini par engloutir sa propre réalité. La solitude de cet homme est comblée par la présence continue d'une actrice, les différents programmes dans lesquels elle apparaît constituant pour lui peu à peu une véritable vie de couple, faisant naître en lui la possibilité de construire la famille qu'il n'a jamais eue.

Je ne souhaite pas faire de lui simplement le portrait d'un érotomane, comme on a pu en voir au cinéma, mais plutôt qu'il nous surprenne par son regard critique vis-à-vis d'un rationalisme un peu paradoxal, qui consisterait à refuser la légitimité de cette histoire d'amour, alors même que beaucoup d'entre nous font le choix de cohabiter davantage avec les personnages du petit écran qu'avec leur propre entourage.

Il m’a semblé intéressant, plutôt que de diaboliser la télévision, de questionner ce qui s'est déshumanisé dans les rapports entre les êtres au point que l'on puisse, délibérément ou pas, leur préférer du fictif. C'est ce qui m’interroge le plus dans ce personnage : ce qui, dans son histoire personnelle, l'amène à construire sa vie amoureuse de cette manière.

Je souhaitais que les choses soient nuancées et que le personnage donne à entendre qu'il n'y a pas juste deux versions des faits : il n'y a pas, soit une histoire d'amour, soit les fantasmes d'un illuminé : il y a avant tout l'histoire d'une solitude et les extrémités auxquelles on peut arriver pour la combler. Les choix que l'on peut être amené à faire pour colmater les fissures de l'enfance, malgré la conscience qu'ils sont vains ou voués à l'échec.

vivre en troupeau en se pensant libre

Carnet des + et des –

Première fois Expectative Une présence indéniable Pas de - particulier

Deuxième fois Préfère les boxer aux culottes jambes parfaites sourire très beau très beau un de ceux qui se posent là se nichent dans ton esprit et s’y installent longtemps que ça m’est pas arrivé une image qui reste imprimée dans l’esprit qui ne s’évanouit pas une image qui reste en plein jour logée comme ça en écran devant les yeux dans l’esprit

3e fois J'ai parlé de mes vieux les boules Le sourire très beau vraiment

4e fois Les yeux magnifiques aussi ça brille dedans sans payer de mine au départ des yeux bicolores en fait mais ça demande de zoomer dessus magiques ces qualités chez une femme qui ne peuvent appartenir qu’à celui qui sait bien la regarder, des qualités invisibles à l’œil nu, des qualités réservés, préservées du regard d’autrui, je rentre dans quelque chose là

5e fois Ne plus écrire dans le carnet Les – me plaisent aussi de toute façon, c’est cucul je sais mais c’est vrai, ça l’est. Pour un temps je le sais mais c’est vrai. Ne plus écrire dans le carnet parce que ça revient à disséquer, je la prends comme un tout, dans son entier. Je ne suis plus en mesure d’analyser les détails.

« Cette rencontre c’est l’anti rencontre online, ça échappe à tous mes critères, ça fait peur et c’est bon. » c’est une citation d’Elle.

- vendredi 25 février 2011 à la salle des Angenoises à Bonchamp les Laval

- vendredi 11 mars 2011 au Théâtre à Laval

- mardi 19 et mercredi 20 avril 2011 au théâtre Paul Scaron au  Mans

- vendredi 13 mai 2011 à la salle St Clément à Craon